HÉRITAGE DE L’ÉGLISE

L’église Saint-Georges a tout d’abord ouvert ses portes en 1843 sur ce qui est maintenant la rue Notre-Dame, juste à l’extérieur des murs de la ville, afin d’y accueillir le surplus des fidèles (« chapelle particulière ») de la cathédrale Christ Church.
Le bâtiment néogothique actuel a commencé à célébrer des services le 9 octobre 1870. Depuis lors, Saint-Georges est une paroisse vivante et active du centre-ville, reconnue pour sa chorale exceptionnelle, sa magnifique liturgie et sa prédication biblique.
L’extérieur de notre église
(tel que décrit sur un panneau placé du côté de la rue Peel adjacent au jardin, généreusement donné par la Fondation Drummond, à la mémoire de Guy M. Drummond, Q.C 1915-1987)
« Le célèbre mot d’esprit de Mark Twain concernant Montréal — « C’est la première fois que je vais dans une ville où on ne peut lancer une brique sans fracasser un vitrail d’église » — s’appliquait tout particulièrement au square Dominion (maintenant place du Canada) à la fin du XIXe siècle. Des nombreuses églises qu’on trouvait alors dans le voisinage du square, seules deux ont survécu jusqu’à ce jour : la basilique-cathédrale Marie-Reine-du-Monde et l’église Saint-Georges.
« La partie principale de l’église Saint-Georges, y compris la nef et le sanctuaire, date de 1870. Conçue par l’architecte montréalais William Tutin Thomas (1838-1891), il s’agit d’un exemple parfait de l’architecture néogothique anglaise, fondée sur une interprétation stricte de l’architecture religieuse médiévale du XIIIe siècle en Angleterre. Entre autres caractéristiques distinctives, on compte l’utilisation d’un arc brisé et de pinacles. Un autre architecte local, Alexander Francis Dunlop (1842-1923) a conçu le clocher, terminé en 1894.
« Un aspect important du mouvement néogothique réside dans le recours à une riche gamme de couleurs, et l’extérieur de l’église Saint-Georges reflète cette tendance. Les murs allient la roche calcaire grise de provenance locale et le grès importé de couleur chamois, et le toit présente un motif d’ardoise colorée… Un projet d’hôtel proposait la démolition de l’église Saint-Georges mais ce plan fut abandonné lors du début de la Première Guerre mondiale. Aujourd’hui, cette magnifique église témoigne d’un quartier résidentiel depuis longtemps disparu. »
L’église Saint-Georges témoigne également de notre empressement à accueillir nos nouveaux voisins, qu’il s’agisse de résidants ou d’entreprises, de même que le grand nombre de visiteurs qui viennent à Montréal chaque année.

Les cloches et l’horloge
Le clocher et l’horloge sont deux des nombreux dons généreux qu’Andrew Frederick Gault, un riche homme d’affaires et philanthrope montréalais, a offert à l’église Saint-Georges qu’il a fréquentée au cours de sa vie. En 1899, il a offert à l’église ses cloches, son horloge de la tour et ses carillons. En 1902, il a fourni des fonds pour la construction du clocher de l’église Saint-Georges. Les cloches proviennent de la même fonderie que celles de la tour de la Paix, à Ottawa. [source]
Lorsque le clocher a été construit, l’opportunité d’y inclure une horloge fut longuement discutée. L’architecte craignait qu’une horloge puisse nuire à son aspect. De plus, parce que l’horloge ferait face à la station Windsor, il craignait également que, si l’horloge n’était pas précise, il aurait à faire face au courroux des voyageurs qui pourraient rater leur train. C’est à se demander si des pressions du Canadien Pacifique ne furent pas exercées, étant donné qu’il aurait eu à affronter la colère des voyageurs si une horloge précise témoignait des délais et des arrivées en retard.
L’horloge fut finalement installée et afficha fidèlement l’heure, perdant exactement six secondes chaque année. À une époque où la montre-bracelet n’avait pas encore été inventée et où la montre de poche était plus difficile d’accès sous les vêtements d’hiver, l’horloge publique rendait un grand service aux gens. L’horloge était en tout temps illuminée par une lampe à bougie de 32 à 35 watts sur chaque cadran. Chaque cadran mesurait cinq pieds de diamètre et était fait du meilleur verre opale. Ils furent commandés en 1899 au coût de 255 livres sterling et furent livrés l’année suivante. Aujourd’hui, grâce aux dons généreux effectués en 2017 par des membres de notre communauté, les carillons sonnent de nouveau.
L’intérieur de notre église
L’intérieur de l’église est aussi stupéfiant que l’extérieur. On y trouve les meilleurs exemples de l’architecture néogothique du monde. Le toit à blochets assure que des colonnes ne sont pas requises pour supporter le vaste plafond richement sculpté. C’est ce qui permet une vue spectaculaire de tous les aspects de l’intérieur de l’église. En fait, la portée du toit est si vaste qu’elle n’est surclassée que par celle de hall de Westminster. Le riche bois foncé et les vitraux aux couleurs vibrantes ajoutent à la beauté architecturale — rendant l’église non seulement inoubliable mais réveillant également en nous les éléments fondamentaux de notre foi.
Les anglicans croient que nous sommes tous créés à l’image de Dieu, conçus pour entretenir des relations et aspirant profondément à être reliés les uns aux autres et à Dieu. L’ambiance de l’église a pour but d’articuler ces désirs. Les grands espaces et la riche ornementation reflètent la transparence de Dieu, en nous persuadant que nous nous retrouvons dans l’étreinte englobante et éternelle de Dieu. En même temps, le bois aux tonalités chaudes et sombres de même que les images des vitraux majestueux nous renvoient la sensation de l’immanence de Dieu, comme si Dieu se retrouvait en notre sein, plus près que notre propre respiration.
Comme la plupart des églises de cette époque, l’église Saint-Georges est de conception cruciforme (en forme de croix). La croix est le principal symbole du christianisme, représentant le paradoxe qu’un instrument de douleur et de mort peut se transformer — par le don de Dieu en Jésus- Christ — en un symbole de guérison et d’une nouvelle vie. Être entourés par la forme et la configuration de la croix nous aide à saisir l’une des vérités spirituelles fondamentales de notre parcours chrétien : que c’est seulement en abandonnant ces choses qui nous maintiennent dans l’obscurité — comme la peur et le désespoir — que nous pouvons vraiment atteindre ces choses qui nous mènent à la lumière — comme la foi et l’espoir.
Notre magnifique église néogothique est désignée aux niveaux national et municipal comme site patrimonial.





Dans l’église
Le toit à blochets
« Un toit à blochets est un toit décoratif de bois ajouré en treillis typique de l’architecture gothique anglaise qu’on a désigné comme étant « le résultat le plus extraordinaire de la menuiserie médiévale anglaise ». »
Maija R. Bismanis. The medieval English domestic timber roof: a handbook of types, New York, Peter Lang Publishing Group, 1987
Notre toit est si vaste qu’il se situe au deuxième rang, derrière celui de l’abbaye de Westminster qui ne le dépasse que de quatre pieds.
La chaire
Des sermons ont été prêchés du haut de cette chaire depuis 1843. À notre connaissance, il s’agit de la seule caractéristique architecturale provenant de l’église originale du Vieux-Montréal.
La chapelle du couronnement
Située à la gauche de la nef, la chapelle du couronnement comporte une tapisserie de soie bleue damassée provenant de l’abbaye de Westminster à Londres, où elle a été utilisée pour le couronnement de la reine Elizabeth II.
La chapelle de la Church of the Advent
Située à la droite de la nef, la chapelle de la Church of the Advent a été créée en souvenir de cette église de Westmount qui a fermé ses portes en 2004 et réunit des dons de cette église dont nous avons accueilli de nombreux membres. La chapelle est remplie de plaques et de meubles sacrés provenant de la Church of the Advent, entre autres ses retables distinctifs richement décorés.
Les vitraux
L’église Saint-Georges a la chance d’être pourvue de riches et magnifiques vitraux. Par exemple, le sanctuaire comporte cinq grandes fenêtres en ogive, de gauche à droite :
- la présentation du Seigneur au temple, le bon Samaritain, le voyage à Emmaüs, à la mémoire de l’honorable John Elliot ;
- l’Ascension, à la mémoire de l’honorable George Moffat ;
- le Bon Pasteur, à la mémoire de Madame Fulford, épouse du premier évêque de Montréal ;
- la Résurrection de la fille de Jairus, Enseigne-nous à mieux prier, l’appel de Dieu à Samuel, à la mémoire d’Edith Molson ;
- la parabole des ouvriers dans la vigne, à la mémoire de William Molson.